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Valéry Rosier,
Belgique
2011 | Numerique | 0:15:20
Lorsque le cinéma s’endimanche, il ne se pare d’aucun costume taillé sur mesure ni d’aucune cravate frivole, autrement dit il ne s’encombre pas de signes apparents du rituel social, dans l’attente des réjouissances religieuses ou du bal populaire. Ses habits sont plutôt ceux d’un vagabond sans âge, marchant à travers la ville pour marquer au sol la trajectoire déviante du monde. Les temps auraient-il changé ? Affirmatif. Les temps ne sont plus aux rites vitalisés mais aux rythmes lents des existences sans finalités, dégonflées, grisâtres. Le dimanche, non plus que le jour du Seigneur, est le jour du vide à combler. Un tel constat, tout au moins, vient à la surface du bocal imaginaire où sont enfermés les souvenirs ternis de Valéry Rosier, lequel signe avec « Dimanches » son quatrième court-métrage, auréolé du Prix Kodak à la dernière Semaine Internationale de la Critique. Un film fascinant et englobant, tel un aquarium enfermant des poissons dont la nage retarderait l’endémie téléologique de l’inertie contemporaine.
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