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Mohammad Ali Atassi, Ziad
Homsi
Syrie
2014 | 1:25:00
Notre terrible pays accompagne le périple de Yassin Haj Saleh, un intellectuel et dissident syrien très connu, et du jeune photographe Ziad Homsi, qui voyagent ensemble, de la région libérée de Douma/Damas vers Raqqa, au nord de la Syrie… «C’est quoi derrière ce tournage?» demande le protagoniste filmé. Réponse à l’intéressé de Ziad Homsi, hors champ, jeune photographe dont c’est le premier film : « Au départ un documentaire sur Yassin Haj Saleh, son déplacement de Damas, ses observations, son expérience, sa vie... » Au départ et après un an de tournage, tout cela et bien plus : les fractures de la Syrie à travers le destin de Yassin Haj Saleh, écrivain et dissident qui a passé 16 ans de sa vie dans les geôles d’Assad père, et de celui de Ziad Homsi lui-même, et leur rencontre. Ainsi après le portrait au long cours d’un théologien (Waiting for Abu Zaid, FID 2010) Ali Atassi poursuit face à l’urgence son exploration des lignes de tension contemporaines à travers de grandes figures en lutte. Yassin Haj Saleh avait décidé de rester, pour vivre et partager, pour témoigner. Mais il a fallu néanmoins partir de Damas, ville devenue invivable pour Douma, champ de ruine. Puis ce sera une traversée du pays direction Raqqa, la ville de son enfance. Un périple marqué d’arrestations (de sa femme, de Ziad) qui se terminera par un exil à Istanbul. Mais autant que les effets de la guerre, le film ouvre sur ses destructions visibles, les combats, les immeubles éventrés, les cinéastes s’attachent à son empreinte sur ceux qui luttent, leurs détermination comme leurs déchirements, sans renoncer aux complexités des positions de chacun, leurs doutes et leurs espoirs.
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